90% des français souhaitent vieillir chez, et selon un baromètre de la DREES datant 2017, 66% des français n’envisagent pas de vivre dans un établissement pour personnes âgées. Plus de 80% des français préféreraient maintenir leur proche dépendant à domicile. L’entrée en établissement, plus souvent par obligation que par choix, a certainement un impact sur l’état psychologique des aînés.Selon une étude de la DREES, publiée en janvier 2020, « un tiers des personnes âgées vivant en établissement sont dans un état psychologique dégradé ». L’état de santé, les relations sociales et sentiment d’isolement expliquerait cet état.
Allons plus loin pour comprendre
L’étude publiée par la Drees s’appuie sur l’enquête CARE-Institutions menée, avec le soutien de la CNSA fin 2016, auprès de 3 300 personnes âgées de plus de 60 ans résidant de manière permanente dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), dans les maisons de retraite non Ehpad et dans les établissements de soins de longue durée (SLD).
En 2015, on compte en France 590 000 résidents d’établissement pour personnes âgées. Parmi elles, 529 000 personnes ont 75 ans ou plus.
L’âge ou l’état de santé, motif principal d’entrée en établissement
Selon l’étude, 91 % des résidents déclarent leur état de santé ou leur âge, comme motif d’entrée en établissement. Parmi eux, environ 20% indique une entrée liée à l’indisponibilité d’un proche et 5% l’isolement social.
L’espérance de vie des femmes étant plus longue que celle des hommes, la proportion des femmes, vivant dans les établissements pour personnes âgées, et notamment celles de plus de 75 ans, est considérable. Le veuvage est ainsi également un motif d’entrée en structure.
Entre fatigue, lassitude et épuisement
L’enquête révèle un lien entre les problèmes de santé et le moral. Manque d’appétit et trouble du sommeil seraient fréquents. Une personne âgée sur deux déclare souffrir de fatigue ou de lassitude. La durée du séjour aurait une influence sur certaines de ces souffrances, puisque les plus âgés seraient les plus touchés d’après l’enquête par le manque d’appétit ou les difficultés à réaliser des activités quotidiennes. Les problèmes de sommeil diminueraient avec le temps, le temps d’adaptation y contribuant certainement.
Plus de dépressions en établissement ?
Bien que difficile à mesurer, puisque cela suppose qu’elle soit déclarée, la dépression toucherait davantage les personnes âgées vivant en établissement. Toujours d’après l’étude, elles sont 18% à déclarer souffrir de dépression ce qui serait plus de deux fois supérieur à la même population vivant à domicile. 20% des résidents disent se sentir tristes et 33% se sentir rarement ou jamais heureux.
Quels facteurs en cause ?
L’état de santé, la fréquence et la qualité des relations sociales seraient déterminantes. « 76 % des résidents jugeant leur état de santé très mauvais sont en détresse psychologique. » Parmi les résidents qui déclarent ne pas avoir de difficulté dans leurs relations sociales, 13 % se déclarent en dépression, ce qui est inférieur à ceux qui déclarent avoir des difficultés qui s’élève à 23%. La qualité de la relation avec l’aidant peut également avoir un impact sur l’état psychologique : 72 % de ceux qui qualifient leur relation de très difficile sont en détresse psychologique, quand 27 % de ceux qui la qualifient de très bonne sont également en détresse psychologique. Enfin, la qualité des relations avec la famille, et en particulier, les relations conflictuelles pourraient également être une cause à un état psychologique dégradé.
Pour en savoir plus :
Un tiers des personnes âgées vivant en établissement sont dans un état psychologique dégradé – DREES – Drees & Résultats – N° 1141 – Janvier 2020
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